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Le Soi Boussole

Par 13 janvier 2019Aucun commentaire

Le terme de Soi se retrouve dans de nombreuses théorisations psychanalytiques ou psychologiques, mais avec chaque fois des acceptions légèrement différentes. De ce fait, parler du Soi peut prêter à confusion, si les interlocuteurs ne s’expliquent pas préalablement la conception qu’ils en ont.

Nous allons donc définir tout d’abord dans quel sens nous utilisons ce terme. Le lecteur un peu au fait des théories psys y verra les empreintes conjointes du psychanalyste C. Jung et des psychologues humanistes, C. Rogers et A. Maslow par exemple.


Y A-T-IL UN PILOTE DANS L’AVION ?

Au niveau génétique, un être humain n’a rien de personnellement original. Ses chromosomes sont, ni plus ni moins, pour moitié ceux de son père et pour moitié ceux de sa mère. En ce sens on pourrait dire que rien ne lui appartient en propre dans ce schéma, ce logiciel, qui va guider la constitution de son être. Il aura 2 bras et 2 jambes comme tout être humain, la forme de tête de tel ascendant, la couleur des yeux de tel autre, etc.

Nous retrouvons, ici, une idée similaire à celle développée dans le manuel « Eléments théoriques », suivant laquelle rien ne nous est spécifiquement personnel dans ce qui constitue en grande partie notre personnalité et qui guide notre vie : notre Moi et notre Idéal du Moi.

Et pourtant ce mélange des divers héritages, dans lequel le bébé n’a fait aucun choix personnel, va donner dans un premier temps un être légèrement original. Il ressemblera pour tel trait de caractère à l’un, pour tel trait de caractère à l’autre, etc. Et développera ainsi une certaine tournure, un certain personnage, très fortement imprégné du milieu dans lequel il vit et des expériences qui en découlent, mais avec une petite note particulière. La question est : va-t-on rester ce personnage, tout imprégné de l’Autre, même si nous représentons un mélange qui nous donne une certaine saveur (comme une recette de cuisine légèrement différente, du fait d’un arrangement particulier des constituants), ou bien aurons-nous une chance de devenir une « personne » dont la vie ne sera pas uniquement la répétition inconsciente des schémas transmis intergénérationnellement ?

L’idée du Soi, tel que nous le concevons, va nous faire réfléchir à cette question.

Une partie de nous-même est porteuse d’un projet de réalisation, d’une vision quant à notre vie, d’un cap de navigation, d’un axe qui est le nôtre et que nous pouvons suivre si nous sommes attentifs à la boussole dont nous sommes porteurs.

Cette boussole, ce centre, cette partie « sage » est à la fois capable de faire la synthèse de la situation dans laquelle nous sommes et à la fois prête à nous indiquer le meilleur cap à suivre à ce moment-là, au travers de tous ces divers éléments (les relations dans lesquelles nous sommes engagés, l’état interne de notre énergie, l’âge qui est le nôtre, etc).

Ainsi cette partie en nous évoque fortement l’idée d’un pilote d’avion : le Soi serait à la fois le pilote qui sait la destination qu’il désire atteindre, et les instruments de navigation qui lui indiquent s’il est sur la bonne route. Le pilote peut décider (et c’est alors troublant pour les passagers qui ne comprennent plus très bien où va l’avion) de se dérouter provisoirement, pour éviter par exemple tel gros orage, et ensuite de prendre encore un nouveau cap différent, pour finalement rejoindre sa route initiale.

Si les passagers font confiance dans ce duo inséparable pilote-avion, pilote-instruments de navigation, ils attendront philosophiquement d’arriver à destination, même si le vol dure un peu plus longtemps que prévu et prend des caps inattendus. S’ils n’ont pas confiance, ils vont s’angoisser devant ces changements : « alors que nous devrions aller tout droit, voici que nous allons à gauche ! Allons bon, voici maintenant que nous allons à droite ! Mais que se passe-t-il donc ? Où allons-nous ? ».

La différence entre le Moi (les passagers de l’avion) et le Soi (le pilote et ses instruments) est que le Moi peut parfaitement décider de prendre les commandes et de négliger les messages du Soi. Les passagers, trop peu sûrs de leur pilote et trop arrogants quant à leurs propres capacités, vont investir la cabine de pilotage et décider de suivre ce cap-là, tel qu’il avait été choisi par eux initialement.

S’il y a un énorme orage sur leur route ou bien si l’aéroport qui devrait normalement les accueillir est impraticable (le pilote, lui, avait reçu toutes ces informations) ils risquent fort de tous y laisser leur peau (craquer psychologiquement, ou tomber gravement malade, ou avoir un accident, etc).

Notre expérience clinique nous a conduit à la conviction que ce pilote existe réellement chez chacun de nous et qu’il est porteur d’une sagesse étonnante. Nous avons même en souvenir des patients dont la pathologie était extrêmement lourde ; or quand celle-ci, pour un petit moment, était « contenue » par un processus groupal puissant ou par une phase de Transfert particulière, surgissaient en eux des idées, des réflexions, des visions d’eux-mêmes d’une profonde clairvoyance. Mais à peine cette voix avait-elle pu s’exprimer qu’elle était recouverte par les clameurs pathologiques habituelles. La personne venait de parler de ce qui était bon pour elle et pour sa propre réalisation, avec une « sagesse » émouvante, et à vrai dire étonnante, aussi, pour nous thérapeutes. Et peu de temps après elle revenait sur ses propos, avec vigueur et colère, les traitant de « conneries » dont elle se demandait bien pourquoi elle les avait dites et pensées. Nous avions aperçu le soleil et su qu’il brillait derrière les nuages, mais le ciel plombé s’était refermé et nous nous retrouvions dans les tristes intempéries habituelles.

En revenant à notre comparaison, on pourrait dire aussi : pour que le trajet d’avion (le chemin de notre vie) soit rentable (que nous ayons le sentiment de nous être réalisé) il faut que les passagers soient nombreux et aient payé leurs places (il faut que le Moi se soit bien constitué et ait payé le prix de sa solidité en traversant diverses expériences ou épreuves) et qu’ensuite (à partir d’un certain âge adulte) ils soient prêts à faire confiance au pilote et à l’avion (écouter et respecter les messages issus du Soi, même si ceux-ci ne paraissent pas toujours « rationnels » aux yeux du Moi).

 

ÊTRE DANS L’AXE, ÊTRE DÉSAXÉ

Je pense, ou j’espère, que chacun de nous a connu certains moments « magiques » où tout semble nous sourire.

Nos valeurs, nos compétences, nos désirs sont tous alignés sur le même axe et nous avons le sentiment d’être « portés » par une énergie de réalisation dont nous ne nous serions pas crus capables. Tout se fait plus facilement que nous ne l’aurions cru quelques temps auparavant.

Tout se déroule avec aisance, les obstacles sont surmontés les uns après les autres, le dynamisme et la joie sont là, nous sommes « inspirés », et nous avons presque l’impression que la chance est avec nous. Nous rencontrons telle personne, propice à notre projet, juste au moment opportun ; nous avons des intuitions, nous prenons de bonnes décisions. Nous nous sentons bien et, dans ces phases-là, nous ne tombons pas malades même si tout le reste de notre entourage se partage grippes ou angines. Nous sommes « bien dans nos pompes » : le Moi et le Soi collaborent.

On dit que, parmi les facteurs importants lors du choix de leur dirigeant, les Romains prenaient en compte le fait ce que celui-ci était réputé pour avoir « de la chance ». En termes différents, cela pourrait vouloir signifier qu’ils sentaient si ce leader était bien axé, porté par la puissante énergie de sa réalisation.

Mais bien souvent, tout au contraire, nous sommes dés-axés. Notre corps, notre intuition, nos tripes nous disent quelque chose. Et notre tête refuse d’entendre le message si celui-ci a quelque chose de trop dérangeant par rapport à la ligne qu’elle s’était fixée. Le pilote dit quelque chose et les passagers ne veulent pas en entendre parler. Notre Soi, notre boussole, notre sagesse profonde fait la synthèse de ce qui « est » (état intérieur et état extérieur) et nous le signale (« attention, gros orage devant » ; « attention, carburant en baisse ») ; mais notre Moi ne veut pas entendre parler de ces aspects quand ils sont trop négatifs à ses yeux, il ne veut entendre parler que de ce qui « devrait être » (« on devrait continuer tout droit », ou « ça devrait tenir »).

Pensez au sentiment bizarre qui nous prend parfois lorsque, sur l’autoroute, nous voulons rejoindre une ville qui est (c’est certain, c’est sur la carte routière) située à gauche de la direction dans laquelle nous roulons et que pourtant tous les panneaux indicateurs nous indiquent qu’il faut aller à droite (pour sortir et finalement rejoindre notre destination).

Je veux aller à gauche et les messages indicateurs m’intiment d’aller à droite. Que vais-je faire ? Dans la réalité autoroutière nous ne sommes pas assez fous, heureusement, pour tenter de traverser la barrière de sécurité, traverser ensuite la partie gauche de l’autoroute, afin de nous retrouver là où nous avons décidé d’aller. Il faudrait être bien dérangé, ou suicidaire, et se mettre en réel danger, pour ne pas se fier aux panneaux indicateurs, malgré le trouble qu’ils induisent parfois, en nous indiquant une direction exactement contraire à celle qui nous semble logique et attendue.

Lorsque nous sommes ainsi dés-axés et que nous nous obstinons à vouloir sortir de l’autoroute par la gauche, nous le payons de multiples manières : trouble intérieur, impression que notre vie n’a plus de sens, angoisses, symptômes divers (physiques, relationnels), malaise, etc.

La partie de nous-même qui n’a pas été entendue cherche à parler de plus en plus fort. Et nous refusons de l’entendre, bien que nous nous sentions pourtant désaxés, déboussolés.

De nombreux exemples cliniques pourraient illustrer ce propos, mais nous savons que chacun d’entre nous sent bien de quoi il est question ici, pour l’avoir vécu à certains moments.

LA PETITE VOIX

Alors, s’il y a tant d’avantages à être en accord, en harmonie, avec les messages issus de notre Soi, et tant d’inconvénients à refuser de les écouter, comment se fait-il que nous soyons si nombreux, et si fréquemment, en dysharmonie, sourds aux messages de notre sagesse interne ?

C’est que celle-ci ne parle pas d’une manière « digitalisée », facilement audible, clairement compréhensible comme l’est notre mental, notre langage.

Notre mental parle clair et facilement (il est même parfois logorrhéique). Il utilise la logique, les « donc », les « par conséquent », et toute une rhétorique apte à prouver aisément quelque chose… ou son contraire. Notre Soi, lui, s’exprime sur un mode plus diffus, à travers le corps (sensations diverses), le sentiment (émotions, impressions) et les images (fantasmes, rêves, rêveries).

A ce point de notre réflexion, il est important de définir ce qu’est pour nous la pensée. En effet habituellement deux niveaux sont confondus :

  • Les gens appellent le plus souvent « pensée » quelque chose qui, pour nous, se dénommerait plutôt « rumination du mental » ou plus simplement « mentalisation ».

C’est « la tête » qui parle. Et cette mentalisation d’une part n’est guère apte à résoudre les problèmes (nous ruminons, ruminons ; et ressortons sans succès de cette rumination, épuisés); et d’autre part n’a pas de boussole sur laquelle se guider. Le mental et sa rhétorique peut prouver tout et son contraire. Imaginez un brillant avocat : celui-ci serait capable de prouver une thèse avec force arguments ; puis dans l’heure suivante, et à la demande, de prouver le contraire avec d’autres arguments tout aussi convainquants.

Le mental est une machine à penser. Mais cette machine tourne à vide (et parfois à haut régime, en surchauffe) si elle n’est pas attelée à quelqu’un ou quelque chose. Quand il s’agit de faire un choix, un vrai choix impliquant, le mental pourra aligner les arguments « pour » d’un côté, les arguments « contre » de l’autre, mais ça ne sera généralement pas à partir de cette liste que nous prendrons notre décision. Cette dernière viendra d’une autre partie de nous-même ; soit parce que, trop lassés de ruminer stérilement, nous nous jetterons sur une des options pour en terminer, soit parce que nous finirons par choisir avec le cœur.

  • La « pensée », au vrai sens du terme, n’est pas « dans la tête » mais est plutôt une sorte d’énergie globale qui relie le mental d’un côté et le reste de l’organisme de l’autre côté. La pensée n’est pas issue du cerveau, elle provient de l’ensemble de l’organisme. Et ceci, même les neurologues sont en train de le découvrir. Cf le livre de A. DAMASIO intitulé « L’erreur de DESCARTES » qui montre que nous pensons et orientons notre vie grâce à une localisation globale de la pensée incluant en un tout efficace : le raisonnement, les sentiments, les émotions, les sensations.

Nous « pensons », donc, lorsque notre cœur et notre tête sont réunis. Et notre « machine à penser » (le mental) est alors lestée : elle ne part plus dans n’importe quelle direction, elle dispose d’un axe.

En résumé, avec la « mentalisation » rien ne nous indique d’une manière fiable quelles options, quels choix de vie sont véritablement ceux qui correspondent à notre nature profonde. Nous flottons, incertains, suggestibles, toujours d’accord avec le dernier argumentaire convainquant qui nous a été servi par un interlocuteur. Par contre avec la « pensée » nous savons nous positionner et être clairement orientés, capables de faire nos choix, de prendre nos décisions, de poser nos limites, de n’être plus suggestibles et manipulables. Nous sommes à l’écoute de notre petite voix intuitive issue du Soi ; et notre mental, notre machine à penser, s’emploie à lui donner une forme de plus en plus intelligible, tant pour nous-mêmes que pour autrui. Notre action et nos décisions s’appuient alors sur une collaboration forte entre Moi et Soi.

 

LE CLIVAGE ET L’AMBIVALENCE

Mais si nous n’écoutons pas ce que dit notre Soi, ça n’est pas seulement parce qu’il parle d’une manière diffuse, à travers corps-émotions-images. C’est aussi pour une autre raison dont le nœud est le suivant : nous sommes complexes, contradictoires, tiraillés entre des tendances opposées, et le plus souvent nous ne savons pas faire avec cela.

Lorsque nous constatons, pré-consciemment, qu’une partie de nous-même risque d’être contradictoire avec ce que nous désirons majoritairement, la tentation est forte de la refouler immédiatement, c’est à dire l’oublier, la glisser sous le tapis pour ne plus la voir (comme on cacherait la poussière). Du coup le conscient se sent apparemment tranquille, et clair sur ce qu’il désire ; mais en fait une tension interne, une sensation de malaise, des symptômes physiques, des difficultés à dormir, etc, nous indiquent que rien n’est aussi simple ; et que « bizarrement » ce que nous voulons atteindre est freiné constamment ou exige des efforts inattendus.

Toutefois, plutôt que de supporter la pression psychologique qui découlerait du fait qu’on veut une chose et son contraire, qu’on ressent telle émotion qui n’est pas « convenable », pas adaptée à ce qu’on « devrait » être, nous préférons renforcer la barrière intérieure. Peu à peu ça n’est plus un tapis, qui masque les choses, mais une couche de béton qui empêche à tout prix la remontée jusqu’au conscient de tous ces aspects et vécus. Et sous la couche de béton prolifèrent les fantasmes inconscients dont l’énergie cherche à s’écouler… ce qui se fait a minima grâce aux symptômes (physiques, psychiques, relationnels). D’où l’intérêt de respecter le symptôme en tant que porteur d’une partie de nous-même qu’il s’agit de découvrir et reconnaître.

Or cette couche de béton nous coupe de toute une partie de nous-même. Occupés, comme nous le sommes, à ne pas entendre ces messages-là, nous voilà conduits à ne pas entendre non plus ceux de notre Soi-boussole puisque celui-ci prend prioritairement des voies de transmission (images, sensations, synchronicités) qui ne sont pas celles du mental. On voudrait bien, peut-être, découvrir cette boussole interne si pertinente ; mais cela supposerait de lâcher prise, d’écouter tout ce qui veut se dire en nous-même, et donc : arrêter de bétonner, se confronter à certains aspects dits « négatifs », auparavant reniés ou refoulés.

Dur, dur. L’accès au trésor central suppose aussi la reconnaissance et la gestion de la relation avec tous les dragons qui sont installés à ses côtés !

 

LE LOCUS « OF CONTRÔLE » EXTERNE

Coupés de notre boussole, nous ne disposons plus d’un lieu intérieur dans lequel nous pouvons nous recentrer. Le « lieu de contrôle » de notre personnalité ne peut plus se situer aisément dans notre for profond. Nous devenons un navigateur, sur son bateau, qui désire suivre un cap mais qui n’a plus accès à la cabine où se situent tous ses outils de navigation.

Que va-t-il faire ? Peut-être se guider au hasard ; ou bien se repérer sur les autres bateaux dans l’espoir que ceux-ci aillent éventuellement dans la direction souhaitable. On voit la perte de pouvoir qui découle de cela. Coupé de mon Soi-boussole, je deviens hautement influençable puisque je me base sur les autres, sur la mode, sur les choix ou valeurs qui prévalent autour de moi, etc. Non seulement je suis affecté de troubles divers, comme nous l’avons vu tout à l’heure, mais en plus je ne sais plus très bien qui je suis, où j’en suis, où je vais, quelle direction a ma vie. Je n’ai plus d’axe directeur solide, je suis beaucoup plus « paumé » que je ne veux bien l’admettre ou que je ne le laisse voir. J’ai perdu le sens de mon existence.

 

CONCLUSION

Ces articles ont pour but de faire apparaître, peu à peu, la logique qui sous-tend le travail du GEP (Groupe d’Entraide Psychologique), et l’importance des trois points théoriques de base :

1) le paradoxe de la passivité,

2) le Soi-boussole,

3) le traitement de négatif.

Chacun de ces points est articulé aux deux autres, formant ainsi une approche d’une grande cohérence.

Est-il nécessaire de souligner, pour finir, comment les exercices proposés tout au long des Journées, des séances Techniques, des Soirées de régulation, du Week-End de juillet vont en direction de l’écoute du Soi-boussole : recours aux images, aux sensations, écoute du corps, approche des émotions, expression verbale la moins intellectualisée possible et la plus proche du ressenti, etc. Tout ceci étant favorisé par l’instauration d’un lieu où les jeux sociaux habituels (réactions de prestance, jeux de pouvoir, de séduction) sont mis le plus possible hors circuit. Cf. la règle, durant le premier trimestre de formation, consistant à ne pas laisser transparaître ce qui nous situe socialement (comme le nom de famille, la profession, etc).

Au total, la pratique GEP, si elle est suivie rigoureusement et sur un minimum de deux années, conduit à retrouver les divers aspects de soi, conduit aussi à apprendre à cohabiter avec eux, à découvrir le trésor de sa propre richesse intérieure et à sentir que sa vie a du sens.

Jean-Marc HENRIOT