
LE COEUR MÉTAMORPHE CHAP.11
Jean-Marc HENRIOT Fondateur de l’Ecole AIDE Psy
Réussir sa vie, c’est aussi se donner les chances d’établir des relations heureuses avec autrui et avec nous-même, et bien vivre nos comportements affectifs. Cela suppose un préalable : décrypter notre complexité psychique et émotionnelle apparente. Notre psychisme est constitué de différentes personnalités. Fruit de nos expériences, il abrite aussi l’enfant que nous étions, l’image de nos parents et des figures marquantes de notre histoire, les rôles que nous avons joués… Le cœur métamorphe désigne la possibilité de gérer cette incroyable mosaïque interne, qui détermine nos attitudes et qu’il nous appartient donc d’explorer et d’organiser, pour évoluer. Ce manuel synthétique et pratique expose des notions psychologiques fondamentales et leurs manifestations au quotidien. Exposés clairs et structurés, exemples, résumés et nombreux exercices nous permettent de découvrir notre boussole interne dont le nord magnétique serait l’équilibre émotionnel. Accepter de se voir tels que nous sommes, c’est saisir une occasion de créativité et d’ouverture humaine.
CHAPITRE 11. LE BOURREAU INTERNE
L’ORIGINE DU JEU BOURREAU – VICTIME
Identification à l’agresseur
Nous l’avons déjà observé, dans les chapitres précédents : une partie de notre psychisme se trouve colonisée, par identification à l’agresseur. Et ce colon interne se conduit envers nous-même comme l’agresseur opérait auparavant. Nous voilà donc accablé, lorsque notre enfance a été traumatique, d’un personnage violent qui se déchaîne contre nous à toute occasion : auto-critique, dévalorisation, recherche de l’insuccès, souffrances diverses. Mais nous prenons difficilement conscience de son existence puisqu’il parle lui aussi en notre nom. Une partie de « Je » est en fait « l’Autre » qui vocifère et s’active en nous-même. Lorsqu’il s’emporte, lance flèches et coups, nous souffrons comme une Victime harcelée de blessures, sans nous rendre compte le moins du monde que nous sommes aussi l’agresseur, origine de cette douleur.
Poids de l’image idéale
Un autre point aggravant se situe dans l’erreur que réalise habituellement l’enfant mal aimé :
Persuadé qu’il n’est pas naturellement quelqu’un de bien, il se construit une image idéale de ce qu’il devrait être. Exemple : « Si j’étais parfait, on m’aimerait enfin ! »
Une instance d’évaluation, un juge interne (le Surmoi) se voit alors chargé d’observer la parfaite adéquation du Moi à cette image idéale. Et comme personne ne peut créer une identité humaine conforme à un schéma idéal (irréaliste) l’individu se trouve constamment en faute au regard du juge. Cette infraction appelle l’expiation ; le Bourreau se voit alors légitimé dans son action pour punir et nous faire souffrir.
Or cette image idéale se manifeste en nous par des injonctions, des impératifs, qui semblent tout à fait « moraux », très utiles. C’est aussi une des raisons pour lesquelles nous restons ainsi soumis au juge, et à son acolyte le Bourreau : nous adhérons à ces injonctions qui paraissent bonnes, alors que leur action se révèle destructrice de toute joie de vivre. « Sois Parfait ! », quel bel impératif en apparence… mais inatteignable… ce qui déclenche en nous le sentiment de n’être jamais assez bien ; nous nous estimons alors coupables de négligence, pas corrects, ne méritant pas de nous réjouir ou de nous reposer, etc…
En conclusion : l’identification à l’agresseur instaure un colonisateur agressif et produit de toute pièce un Bourreau interne, cependant que l’accrochage à une image idéale établit un juge, au regard duquel nous serons toujours en faute. Le censeur justifiera et stimulera toutes les actions punitives du Bourreau.
Le noyau de culpabilité
Mais si notre enfance a été bonne ? Si nous avons subi peu de traumatismes, et rencontré un environnement soutenant et positif, que se passe-t-il dans ce cas ?
Réponse décevante : le Bourreau et le Juge seront beaucoup moins présents et nettement moins violents… mais ils existeront quand même.
En effet il existe en chacun de nous un noyau de culpabilité, issu du décodage effectué par le psychisme infantile, dans son effort de compréhension de la vie et de lui-même. Lorsqu’une situation se révèle frustrante ou difficile, l’enfant se demande pourquoi cela lui arrive. Et comme il raisonne en se voyant au centre d’un monde habité par des imagos parentales idéalisées, il imagine que tout ceci vient de lui-même. C’est parce qu’il n’a pas été assez gentil, intelligent, fort, sage, que cet événement douloureux lui arrive. La mère tarde à nourrir son bébé ? Celui-ci se sent devenir totalement mauvais. Le petit doit rester seul un peu longtemps ? son sentiment d’abandon le conduit à penser qu’on ne l’aime pas, qu’il n’est pas comme il devrait être. Et ainsi de suite. De mini-traumatismes en décodages négatifs issus de son sentiment d’impuissance, l’enfant le mieux élevé du monde va quand même créer un noyau de culpabilité et de dévalorisation. En somme s’établit en lui ce qui va devenir le Coupable, que le Bourreau torturera. « Puisque je suis en faute, je dois être châtié », dit en nous cette partie, créée par erreur dans le meilleur des cas, ou installée inévitablement (et solidement) lorsque les parents pratiquent le genre culpabilisant.
Appelons «Victime » cette partie qui se reconnaît coupable et qui appelle un châtiment. Du fait même de sa présence, nous rencontrons beaucoup de difficulté à rester longtemps dans le plaisir ou le bien-être. En effet, après un certain temps de satisfaction, la Victime se sent véritablement trop indigne de jouir ainsi de la vie, s’estimant porteuse d’une grosse faute. Elle va donc faire appel au Bourreau, souhaitant qu’il casse le plaisir en cours et donne le lot de souffrance nécessaire à l’expiation.
Ce mécanisme s’effectue à notre insu, du fait même de l’expression de chacun des personnages au nom de Je. Ainsi « je » change d’humeur sans avoir rien compris à ce qui se passe en moi. « J’étais très bien, il y a quelques minutes ou quelques heures, et me voici d’humeur agressive ou morose sans trop savoir pourquoi ». « Je me réjouissais de partir en vacances et de savourer la relation avec mon partenaire, mais quel dommage je souffre de gastrite… pas de chance… »
Il s’agit d’apercevoir que le Coupable en nous, chargé de honte, participe très largement au maintien de ce jeu interne destructeur. La force du Bourreau qui nous habite tient pour une grande part à l’assentiment et l’approbation de la Victime prête à recevoir complaisamment tous les coups qui lui seront distribués
RESUME
è Un procès se déroule en nous. Le juge, regard braqué sur une loi irréaliste (image idéale, injonctions tyrannisantes qui en découlent) n’a aucune difficulté à prescrire des sanctions
è Le Bourreau , issu des identifications à l’agresseur, et de l’intériorisation des images parentales mauvaises, qui ont forcément existé à un moment ou à un autre (pensons aux Sorcières des Contes), s’ emploie à faire souffrir, afin de satisfaire le juge
è Mais il agit aussi en réponse à l’appel de la Victime, qui aspire à souffrir pour se sentir quelque peu libérée de la culpabilité qui est la sienne
Ce duo Bourreau – Victime nous distribue régulièrement des vécus intérieurs douloureux (honte, dévalorisation, sentiments de confusion, dégoût, colère contre nous-même ou contre les autres, etc) dont la fonction est de stopper ou détruire tout ce qui pourrait être bon à vivre. Nous nous heurtons, là, à une véritable force anti-plaisir.
FONCTIONNEMENT DU BOURREAU
Bien qu’il soit toujours présent à l’arrière-plan, il se déclenche particulièrement dans deux cas :
1) lorsque nous venons de connaître plaisir, réussite, satisfaction (ou quand nous allons rentrer dans une
phase de cet ordre),
2) lorsque notre culpabilité latente s’est trouvée surchargée par un événement difficile, décodé plus ou moins consciemment comme signe de notre mauvaiseté ou de notre malchance.
Son but
Sa tâche est simple : trouver tous les moyens pour provoquer en nous souffrance, dévalorisation, échec, mal de vivre ; et corollairement empêcher le plaisir et la réussite.
Lorsque la Victime souffre, le Bourreau éprouve une grande satisfaction, celle du travail bien fait. En A.T. on appelle cela « le rire du pendu » : la personne raconte les drames qu’elle est en train de vivre (ses maladies, ses rechutes, ses T.S., etc) et en même temps elle affiche un grand sourire. Si on le lui fait remarquer, elle justifie cela en expliquant qu’il s’agit de dédramatiser, de ne pas vouloir encombrer l’auditoire avec cette souffrance, etc. En fait, il s’agit là de l’expression apparente et claire indiquant le plaisir du Bourreau. Comme si celui-ci annonçait : « Vous voyez comme j’ai bien travaillé ».
Observez autour de vous (il est toujours plus facile de faire des constats chez les autres). Remarquez :
- les gens qui manifestent le rire du pendu
- les personnes qui, peu de temps après une belle réussite, vont mal psychiquement ou physiquement : tristesse, inquiétude, colère ; ou bien maladie, accident.
Sa façon d’agir
Son outil essentiel est le mental. Ses principales techniques vont donc être repérées dans ce domaine.
Arguments
Le bourreau se montre champion du jeu du chat et de la souris, dans lequel la Victime reçoit toujours des coups de griffe douloureux. Quel que soit le terrain de jeu, dès qu’on argumente avec lui on rentre dans le piège de « Pile, je gagne, Face, tu perds ».
Exemple. Une personne peu expansive hésite à prendre la parole. Le Bourreau lui susurre : « Qu’est-ce qu’ils doivent penser de toi ! Tu n’es pas fichue de participer à la conversation ! Tu es nulle ! Parle, mais parle donc ! » La personne, alors, prend le risque et commence à exprimer quelques phrases, qui lui valent bientôt les remarques intérieures suivantes : « C’est tout ce que tu as à dire ! Et bien dis-donc, ils doivent te trouver vraiment bête ! Tu ferais mieux de ne pas ouvrir la bouche, tu ne dis que des bêtises ! » etc. En somme, quoi que fasse le sujet il sera considéré comme nul, encourant le mépris et la critique du Bourreau.
TOUT peut être utilisé pour son travail punitif. Seule condition pour lui : avoir repéré les touches sensibles qui feront réagir la Victime. Nous trouvons donc des arguments extrêmement variés suivant chaque personne. Je pense à un patient qui adorait la littérature mais avait cependant beaucoup de mal à s’y plonger. En effet, dès qu’il commençait à lire, le Persécuteur lui soufflait à l’oreille : « Tu vois comme c’est bien écrit ; toi, tu ne risquerais pas d’arriver à écrire comme ça, n’est-ce pas ! T’es vraiment nul ! ». Et il finissait par arrêter sa lecture.
Prescriptions
Nous verrons ces prescriptions un peu plus loin. Il s’agit de mots d’ordre apparemment positifs mais qui amènent, à terme, une profonde insatisfaction. Rappelons-nous, par exemple, le « Sois Parfait ».
Quelque chose d’impossible (Sois Parfait) ou de mutilant (Sois Fort, et ne tiens pas compte de tes émotions) est exigé. Si la personne s’efforce d’y souscrire, elle se perd elle-même. Et si elle refuse d’y adhérer, elle se sent coupable, menacée, inquiète, en danger.
On pourrait comparer cela au magnifique piège que représente un bout de rocade quatre voies installé en pleine agglomération. La limitation de vitesse imposée en ville étant de 50 km/h, il est quasi impossible d’y souscrire ; ou bien faut-il ne pas craindre les réactions qu’on provoque alors (embouteillages, klaxon des autres véhicules, etc). Les gendarmes, postés au fond de la portion, radar en main, auront tôt fait de verbaliser la quasi totalité des véhicules. Et pas question de râler : vous êtes en faute n’est-ce pas ! un conducteur inconséquent, et qui doit payer pour cela ! N’a-t-il pas honte de se comporter ainsi, quand on sait l’impact de la violence routière, etc, etc.
Et bien, le rapport aux injonctions internes est assez comparable à cette situation car elles sont irréalistes ou inhumaines, mais se présentent comme la saine loi intérieure.
Rumination
ü S’il n’a rien d’immédiat à se mettre sous la dent, il est très facile au Bourreau de recourir aux échecs du passé ou aux inquiétudes du futur. « Rappelle-toi tout ce que tu as mal fait (longue liste de souvenirs cuisants) et prépare-toi pour ce que tu vas probablement mal faire (descriptif angoissant des évènements à venir) » Ce système garantit, à la Victime qui accepte d’y acquiescer, une rumination épuisante dont la personne ressortira très fatiguée, inquiète, perdue, ce qui permettra au matador l’estocade finale : « Et en plus, mon pauvre, te voilà épuisé alors que tu n’as rien fait d’autre que penser ! Tu imagines la force dont tu disposeras quand il s’agira réellement d’agir ! Tu n’as vraiment rien pour toi ! » etc., etc.
ü les ruminations peuvent aussi porter sur le relationnel. Le filtre dont nous avons parlé précédemment donnera matière à se sentir mal. Et notre « maladie de la comparaison » se déclenchera. On se compare à des « autres », qui sont en fait des créatures imaginaires car personne ne vit la même histoire. Tous ces « modèles » nous servent à nous dévaloriser. « Lui, il a réussi, et pas moi. Tout le monde a l’air de savoir se débrouiller avec sa vie, je suis vraiment un incapable, un bon à rien, etc »
Rappelons-nous, encore une fois, que l’événement extérieur ne nous affecte que par la reprise intérieure que nous en faisons. Si cette reprise est effectuée par le Bourreau, tout dans notre vie deviendra source de souci, difficulté, anxiété…
Son talon d’Achille
ü Dans ce jeu intérieur, la force du Bourreau tient uniquement à deux choses : il faut que la Victime approuve le verdict de culpabilité posé par le juge et accepte alors (ou même réclame) le châtiment. le Bourreau est invisible en tant que tel, puisque syntone au Moi . Il nous fait dire par exemple : « Je pense que je suis un pauvre inapte » et nous n’apercevons pas qu’il y a là deux « Je » différents, issus de deux sub-personnalités.
ü Son pouvoir est par conséquent celui de l’hypnotiseur. Il s’agit d’une « voix » dont l’impact dépend du fait qu’on la croie, qu’on la fait sienne.
Imaginez que vous vous promenez dans un grand magasin, votre caddy à la main. Une voix venue d’en haut vous suggère : « Dépêchez-vous d’aller au rayon Chaussettes, il y a une promotion à ne pas laisser passer ». Si vous estimez : « Cette voix dit vrai et je dois lui obéir » vous allez vous précipiter faire l’achat proposé. Puis d’emplettes en acquisitions vous vous trouverez avec un caddy plein d’objets non désirés, et un portefeuille sérieusement allégé.
Heureusement nous n’avons pas la même attitude face à cette voix du grand magasin que vis à vis de celle de notre Bourreau interne. D’une part nous savons bien que cette voix publicitaire ne présente pas notre propre pensée, d’autre part nous n’appelons pas de nos vœux la nécessité de faire souffrir inutilement notre porte-monnaie.
Comment réagissons-nous alors ? nous développons une parfaite indifférence à ces injonctions ou suggestions, et continuons nos courses, liste en main, comme si de rien n’était. Or cette attitude est le modèle même de la façon dont nous pouvons faire perdre tout pouvoir à notre Bourreau interne et à sa voix d’hypnotiseur. Le travail de libération va consister à :
1) repérer cette voix en la différenciant du reste de nous-mêmes,
2) ne plus adhérer aux croyances qui ont établi la Victime dans son registre coupable et qui se maintiennent grâce aux injonctions,
3) canaliser la force, qui se libère alors, en direction d’une réalisation conforme à notre axe personnel profond.
RESUME
le but du Bourreau est de nous empêcher d’avoir plaisir, réussite, réalisation. En effet, sa tâche consiste à appliquer des sanctions.
ses moyens sont essentiellement mentaux : arguments destinés à prouver que, quoi que nous fassions, c’est mal ; injonctions irréalistes ou inhumaines censées être la bonne voie à suivre ; ruminations stériles sur le passé, le futur, les Autres, etc.
son talon d’Achille : malgré son apparence puissante et dangereuse, il n’a du pouvoir que dans la mesure où la Victime accepte d’être ainsi torturée.
LE TRAVAIL DE LIBERATION
Décolonisation
Lorsque le Bourreau est fortement marqué d’identification à l’agresseur on peut comparer le travail de libération psychique à une guerre de décolonisation. On sait que dans ces cas-là :
1) les autochtones doivent arrêter d ‘être séduits par les valeurs du colon (il s’agit donc de voir le prix payé pour la soumission aux injonctions, trouvées séduisantes jusqu’à présent)
2) il leur faut repérer secrètement les stocks d’armes, et ne pas montrer trop vite leur désir de révolte, sous peine d’être immédiatement écrasés (on va observer le travail du Bourreau sans interférer, dans un premier temps).
3) ils ont fréquemment besoin de l’aide d’un pays étranger (consulter un thérapeute ou appliquer fortement les conseils qui vont suivre)
4) lorsqu’ils entreront en guerre ouverte c’est qu’ils auront tout d’abord nettement augmenté leur force (montée en puissance de l’Adulte Observateur, dégagé du jeu Bourreau-Victime).Ils agiront alors avec force et ténacité (refus de se complaire dans la culpabilité).
Prise de conscience
Il est capital de pouvoir repérer, cerner, distinguer le Bourreau en fonctionnement. En effet, rappelons-nous que son pouvoir tient en bonne part à son invisibilité. Cette stratégie consistant à discerner l’adversaire, auparavant insaisissable, est la base même de l’efficacité du processus de « prise de conscience ».
L’observation lucide du jeu d’interaction entre le sadisme du Bourreau et le masochisme de la Victime va permettre : la désidentification d’avec ces deux parties psychiques, le renforcement d’un Adulte lucide chargé ultérieurement de s’interposer entre les deux protagonistes, et de prendre lui-même le pouvoir afin de récupérer cette énergie (autrefois gaspillée dans ces interactions douloureuses) pour la mettre au service de la meilleure réalisation de la personne.
Tout ceci apparaîtra clairement dans les conseils de ce chapitre, véritable fiche technique de travail, qui va proposer une trame précise pour ce cheminement libérateur.
CONSEILS DE SURVIE
Carte des stocks d’armes. 2 jours.
Avant toute autre intervention, il est nécessaire de savoir sur quoi s’appuie le Bourreau, quels sont ses arguments favoris. Vous devez donc repérer soigneusement le terrain :
Carte au 100 000°
Pendant deux jours vous allez écrire sur un cahier toutes les idées, pensées, images, souvenirs, qui vous traversent l’esprit et vous font mal au moment où elles sont là.
Notez-les immédiatement, lorsque vous les repérez. Le critère unique (pour savoir s’il faut retenir ceci ou cela) est le suivant : cela me fait-il sentir mal et / ou perdre de l’énergie ?
Gardez soigneusement la liste établie (« je suis nulle », « je n’arrive à rien », mon couple bat de l’aile », « je n’aime pas mon corps », « j’ai de grosses fesses », etc.)
Carte au 25 000°
Prenez une heure ou deux pour faire l’exercice écrit suivant .
Vous allez fouiller en détail les sources de culpabilité ou de souffrance, en établissant des fiches. Pour chacune, vous notez le titre, en gros et en couleur, puis vous écrivez en-dessous les réponses au thème proposé.
1° Fiche. Titre : « Comment peut-on aimer quelqu’un comme ça ! »
Sous ce titre vous allez noter tous les points suivants :
ð vos défauts (physiques, moraux, relationnels), vos lacunes et vos failles
ð les fautes que vous avez commises, et auxquelles vous repensez avec malaise
ð les projets abandonnés, les tentatives ratées, les velléités sans suite qui ont été les vôtres
ð les douleurs que vous avez provoquées autour de vous ; les déceptions que vous avez suscitées
2° Fiche. Titre : « Comment pourrait-on être heureux avec des souvenirs comme ça ! »
lister tous les souvenirs douloureux auxquels vous êtes accroché, qui vous reviennent régulièrement, qui ont déterminé votre personnalité
3° Fiche. Titre : « Comment pourrait-on savourer la vie avec un environnement comme ça ! »
il s’agit là de l’environnement proche. Noter tout ce qui est critiquable et source de malheur dans votre monde environnant (le partenaire, les enfants, les voisins, le travail, la famille, la belle-famille)
4° Fiche. Titre : « A quoi bon vivre dans un monde pareil ! »
noter ici tout ce qui va mal dans le monde, tout le catastrophique déversé chaque jour par les médias et auquel vous adhérez
5° Fiche. Titre : « A quoi bon vivre, puisque je vais mourir ! »
étaler ici les critiques que vous pouvez parfois vous faire sur votre petit destin médiocre dont plus personne ne se souviendra dans quelques dizaines d’années.
6° Fiche. Titre : « J’ai trahi mes rêves d’enfance ! »
exposer les rêves plus ou moins grandioses qui habitaient l’enfant (ou l’adolescent) que vous étiez, et souligner comment vos compromis les ont « trahis »
Normalement, à la fin de tout ce travail écrit vous ne devriez pas vous sentir trop en forme ! C’est qu’il s’agit là de toutes les bonnes « touches » sur lesquelles le Bourreau a l’habitude d’appuyer.
Soulignez en rouge, pour finir, dans toutes ces fiches, cinq idées, remarques, ou souvenirs, qui « marchent » particulièrement bien et qui vous écroulent ou vous blessent facilement.
Constat des injonctions. 3° jour .
Il s’agit d’une prescription apparemment positive, que nous appliquons dans notre vie courante, mais qui nous empêche de vivre bien. Chacun peut avoir les siennes, spécifiques, cependant les plus connues et les plus courantes sont les suivantes :
Sois Parfait (S.P.)
Il faut toujours tout faire parfaitement, n’oublier aucun détail, être crispé-anxieux, vérifier et revérifier afin d’éviter toute critique.
La personne passe souvent plus de temps que prévu pour faire une tâche (par exemple, le ménage) et elle fatigue son entourage par son exigence excessive et ses attentes de perfection quelque peu utopiques.
Ainsi SP est-il sous tension, mais aussi exigeant et critique envers son environnement. Au bout du compte, cette injonction l’empêche de savourer la vie et, comme la perfection n’est pas de ce monde, SP est perpétuellement insatisfait de lui-même et de l’entourage.
Sois Fort (S.F.)
« Ne montre ni ce que tu penses ni surtout tes émotions. Ne laisse pas apparaître tes faiblesses et incertitudes. Arrange-toi pour t’en sortir seul. N’admets pas que tu puisses t’être trompé ».
La personne a un aspect rigide, relativement intolérant. Elle est dans son armure, peu en contact, plutôt méfiante. Elle ne sait pas demander de l’aide.
Cette injonction, volontiers présente chez les hommes, finit par leur faire perdre le contact avec le monde émotionnel. Ne ressentant plus grand chose, ils ont au cœur une sorte de manque, de vide. Et sont obligés, assez souvent, de se masquer cela par un activisme permanent.
Fais Plaisir (F.P.)
Il s’agit d’être en bons termes avec tout le monde, et d’éviter les heurts, même à son détriment. Il faut être toujours gentil, ne pas dire ce qui déplaît. L’essentiel c’est que les autres soient satisfaits, quitte à masquer pour cela les problèmes ou difficultés… ce qui finit par amener de gros à-coups.
« Néglige tes désirs, fais plutôt passer ceux des autres avant les tiens. Ne pose pas de limites. On t’aimera ainsi ». En fait, à force de se faire passer en dernière sur la liste, la personne finit par induire que les autres la négligent ; et elle se retrouve ainsi payée d’ingratitude. Nous avons déjà vue cette injonction, plus en détail.
Dépêche-Toi (D.T.)
« Seules importent les actions menées rapidement et fébrilement » . On ne peut jamais prendre son temps. D.T. traîne jusqu’à la dernière minute, ajoutant encore et encore une ultime action, puis il est obligé de courir et de se dépêcher… arrivant parfois en retard.
La personne est agitée, surmenée, survoltée. En fait, elle cherche ainsi à ne pas penser (et souvent ne pas conscientiser ce qui pourrait être douloureux et qui nécessiterait d’être traité). Si elle arrive à maintenir ce rythme sans craquer physiquement (ce qui est rare) elle se retrouve âgée sans avoir vu sa vie passer.
Fais des Efforts (F.E.)
« La vie est faite pour qu’on en bave. Une tâche facile, une réussite aisée, ne sont pas valables ». Ainsi FE n’hésite-t-il pas à se compliquer la vie, à s’y reprendre à plusieurs fois sans arriver vraiment à finir. La personne complique, et se sent ensuite écrasée par cette tâche, tout en continuant à s’accrocher. Elle se sent alors justifiée de se plaindre mais aussi de critiquer les autres s’ils ont l’air de faire les choses plus facilement… ce qui énerve l’entourage, bien sûr. Elle aime « discuter », histoire de compliquer encore un peu.
Ainsi reste-t-elle dans une vie d’efforts peu satisfaisants, incapable de réussir aisément.
Il est donc nécessaire que vous constatiez, dans cette série, quelle est votre injonction dominante. Parfois il y en a deux, ou plusieurs, presque à égalité (par exemple : SP + SF).
Toutefois, dans ce travail libératoire, je vous suggère de n’en choisir qu’une seule tout d’abord, sur laquelle vous concentrerez vos efforts. En effet, quand vous aurez réussi à en faire évoluer une, il vous deviendra plus facile de vous attaquer aux suivantes.
Choisissez donc celle qui est la plus forte de toute (ou la plus coûteuse) parmi ces cinq injonctions.
Observer le fonctionnement de l’ennemi. 15 jours .
Maintenant vous savez quelles sont les principales armes utilisées par le Bourreau. Reste à observer le duo Victime – Bourreau en pleine action. C’est ce à quoi vous allez consacrer deux semaines désormais. Les consignes à respecter sont les suivantes :
1) Afficher dans un endroit suffisamment visible (la porte du placard de vos vêtements, ou bien près du miroir de votre salle de bains) la carte au 100 000° et l’injonction favorite. Tous les matins, en vous levant, lisez ces feuilles précisément de façon à les mémoriser parfaitement.
2) Durant la journée, observez ce qui se passe en vous, et repérez chaque fois que le Bourreau est en train de vous servir un des arguments écrits sur votre liste. Constatez combien la Victime accepte complaisamment toutes ces idées, et les considère comme vraies.
3) Au début, sans doute, vous ne remarquerez les rapports Bourreau – Victime que longtemps après (« Ah oui ! Je me suis démoli, tout à l’heure, avec telle ou telle idée, souvenir, pensée, conviction »). Peu à peu vous devrez arriver à vous surprendre en train de jouer ce jeu d’enfer le plus près possible du moment où cela se passe.
4) Et voici un point capital : durant ces quinze jours, même quand vous voyez clairement le Bourreau faire son œuvre, ne changez rien, n’intervenez pas, ne cherchez pas à lui échapper ou à le contredire. Il est nécessaire que vous observiez jusqu’à saturation les dégâts en train de se faire.
Les buts de cette manœuvre sont les suivants :
il s’agit de développer votre Adulte – Observateur, et non pas, à cette phase, d’entrer en guerre. Celui-ci se développera d’autant plus que vous aurez progressivement ressenti un ras-le-bol grandissant face au constat de votre habileté à vous pourrir la vie.
si vous vous opposez directement à votre Persécuteur interne, ça marchera peut-être pendant trois jours, mais, à cette étape où vous n’êtes ni habile ni renforcé, cela débouchera sur un retour en force du Bourreau, une surenchère de pensées déprimantes, et un abandon de ce travail de libération, persuadé que vous serez alors de ne pas pouvoir gagner cette guerre.
Donc l’attitude à avoir est la suivante : vous constatez les dommages en cours, vous n’intervenez pas pour changer quoi que ce soit, mais vous vous dites alors consciemment : « Tiens, voilà mon Bourreau à l’œuvre, et ma Victime qui accepte de se laisser enfoncer ». Ce faisant vous vous entraînez à identifier le fameux Bourreau invisible.
Au final, il faudrait qu’une sorte de petite sonnette résonne en vous chaque fois que vous vous surprenez en train de vous démolir.
5) Un soir sur deux, vous relisez la Carte au 25 000° afin de voir si certains arguments ont été utilisés durant la journée. L’autre soir vous faites le bilan de la façon dont votre injonction vous a mené durant ces deux jours.
Remarques sur cette première quinzaine
Cette première période d’observation du Bourreau est la plus aride. En effet, on se contente d’observer, sans apercevoir encore la lumière de la sortie. Les points les plus habituels sont les suivants :
ü Tout d’abord les sentiments fréquemment ressentis sont plutôt lourds : tristesse de voir ce Schéma Destructeur, amertume de gâcher sa vie, colère contre soi et/ou contre les autres, incertitude sur le sens de tout cela, sentiment de vide.
ü Puis, dans un second temps : oubli progressif de ce travail… le cahier est moins consulté, moins tenu…
ü Il peut arriver aussi toute une panoplie de pensées dont on ne sait pas si nous devons ou non les attribuer au Bourreau. Or l’unique critère à appliquer durant cette période est le suivant : est-ce que ça me rend heureux, est-ce que c’est à mon service ? et si ce n’est pas le cas, on les attribue au Persécuteur.
Des arguments nouveaux peuvent être invoqués par le Bourreau.
Exemples :
ð Tu vois bien que ce que je te dis est objectif
ð C’est pour ton bien
ð Sans moi, ta vie sera vide et perdra tout son sel
Attitudes à adopter
ü Face aux sentiments désagréables, et aux arguments du Schéma Destructeur : continuer le travail d’observation, et surtout ne pas fuir ces sentiments (déprime, colère, etc).
En effet cette révolte/colère est à conserver (et à mémoriser) pour le temps où vous entrerez en conflit ouvert avec ce colonisateur interne. Evitez de « sortir » ceci contre votre environnement. (Remarquez des éventuels accès de colère ou de révolte, inhabituels ; et gardez-vous de trop vous y laisser prendre)
Guerre ouverte. 15 jours
Feuilles d’état-major
Vous aller choisir cinq des idées les plus démolissantes que vous avez vu fonctionner durant cette première quinzaine.
Pour chacune, vous trouvez un contre-argument, exprimé sous une forme crédible et dans un mode positif.
Exemples :
= > croyance démolissante : « j’ai une sale gueule »
Contre-croyance : « ma tête a du caractère, et certains peuvent donc l’aimer »
= > croyance démolissante : « je suis trop lente pour tout »
Contre-croyance : « chacun son rythme ; aller pas à pas mène à mon but »
=> croyance : « je ne comprends jamais rien »
Contre-croyance : « j’ai l’esprit pratique et concret ; c’est un gros atout dans beaucoup de circonstances »
etc…
Pour l’injonction dominante, vous déterminez une contre-injonction. Exemples possibles, mais c’est surtout à vous de déterminer ce qui « collera » le mieux :
SOIS PARFAIT
-
Comme je fais c’est bien, et c’est suffisant
-
Je préfère être vivant que parfait
-
L’autre fait le mieux qu’il peut et il n’est pas moi
-
Je délègue et j’accepte le résultat
SOIS FORT
-
J’amplifie intérieurement mes sentiments et émotions afin de bien les percevoir, puis je les exprime en message “je”
-
Etre Vulnérable, c’est l’accès à l’intimité vraie
FAIS PLAISIR
-
L’autre m’aime pour ce que je suis, et non pour ce que je fais pour lui
-
Plus je suis moi-même, plus on m’aime
-
D’abord je me demande ce qui est bon pour moi, ce que je veux
FAIS EFFORT
-
Je choisis , clairement , je mets le paquet, et tout réussit
-
Je m’occupe avant tout de ma propre évolution, et je renonce à réformer les autres
-
Je me laisse porter par la vie, je lui fais confiance, et elle m’amène avec aisance vers mes buts
DEPECHE TOI
-
Je gère mon temps ; je me programme des plages libres
-
Je délègue, au lieu de vouloir tout faire
-
La vie m’amènera ce qu’il faut ; je lâche prise ; je fais confiance
è Puis vous prenez six feuilles : cinq pour les contre-croyances, et une pour la contre-injonction. Sur chaque feuille vous notez la nouvelle phrase et vous la décorez avec plein de couleurs.
Entrée en lice
A la place de la feuille affichée précédemment (celle des pensées négatives) vous mettez vos six dessins. Affichez les dans un endroit où vous pourrez bien les voir tous les jours.
Désormais, et en tout cas durant au moins deux semaines :
ð Tous les jours, vous lisez ces phrases et regardez ces dessins
ð Dans la journée, chaque fois qu’un des cinq arguments apparaît, et chaque fois que l’injonction se manifeste, vous prenez activement le contrepied en appliquant vos nouvelles phrases et votre nouvelle injonction
ð Mais cette prise de contre pied du Bourreau ne doit pas être conçue comme une « lutte » corps à corps. Il s’agit plutôt d’adopter une sorte d’attitude détachée et résolument indifférente. C’est quelque chose comme « Cause toujours, toi ! Je connais tous tes arguments, mais je me fous d’eux. Ce qui m’importe désormais ce sont mes désirs de réalisation et de succès ». N’argumentez pas plus avec la voix de ce Persécuteur que vous n’auriez argumenté avec la voix dans le grand magasin… sinon vous retomberez inévitablement dans le processus habituel.
Au fur et à mesure, vous allez sentir des montées d’énergie et de vigueur. Restez cependant assez vigilant envers l’ancien Schéma Destructeur. Ne vous reposez pas sur vos lauriers en pensant l’avoir vaincu « pour toujours ». Mais si vous faites une petite rechute, n’en déduisez pas non plus que la partie est perdue (ce serait typiquement l’argument que le Bourreau utiliserait pour vous convaincre qu’il doit bien rester au pouvoir). Considérez ceci comme une reprise de fièvre sans grande importance et reprenez votre marche en avant, en particulier en vous attelant à la réalisation d’un projet qui vous tienne à cœur.
Stabilisation. Réorganisation. 15 jours
Beaucoup d’entre vous, à cette étape, vont donc sentir une pêche, une vitalité, inconnue depuis longtemps. C’est que, maintenant libéré de ces piques incessantes, vous retrouvez votre punch naturel.
Toutefois, comme vous ne connaissiez presque plus ce niveau d’énergie, cette expérience est susceptible de vous incommoder. Cela ressemble à une surtension : vous dormez moins, vous mangez moins, vous vous sentez comme un cheval de course. Le risque, face à cette puissance, se situe dans le malaise que vous pouvez ressentir. Il n’est pas rare qu’à défaut de canaliser cette force nouvelle dans un projet ou une action, des personnes choisissent inconsciemment d’en diluer une bonne part grâce à un symptôme. Plutôt que de se sentir sous pression, elles préfèrent être (un peu) malades.
Afin d’éviter ce gâchis, il va falloir utiliser cette pulsion de vie au service de votre meilleure réalisation. Si vous avez déjà en cours un projet stimulant n’hésitez pas à y consacrer vos nouvelles forces. Sinon voici comment créer un projet énergisant.
Matériel : 2 feuilles, et des feutres de couleur
Projet grandiose
Laissez-vous délirer sur un projet grandiose, tel qu’aurait pu le rêver l’enfant que vous étiez. Devenir une star internationalement connue, être un saint ou Mère Thérésa, s’accomplir en artiste aussi doué que Léonard de Vinci, etc, etc.
Puis dessinez sur la feuille, avec beaucoup de couleurs, tout ce qui peut évoquer cette magnifique réussite. Prenez le temps, savourez.
Projet à 5 ans
Prenez ensuite l’autre feuille. Elaborez un projet répondant aux critères suivants : si vous mettiez vraiment le paquet, quelle réalisation, relativement improbable mais cependant atteignable, pourriez-vous réussir ?
Cela va donc présenter un aspect plus concret : maison, piscine, auberge d’accueil pour enfants, tournée de spectacles, peu importe ; ce qu’il faut c’est qu’il corresponde vraiment à vos désirs.
Dessinez, là aussi, le plus précisément possible.
Comparaison, puis choix réaliste
Mettez les feuilles l’une à côté de l’autre. Voyez laquelle vous séduit le plus ; il y a de bonnes chances pour que cela soit le dessin « grandiose ».
Préparez-vous cependant au geste suivant. Quand vous serez prêt… déchirez en petits morceaux le projet grandiose, en acceptant intérieurement d’y renoncer… au moins pour le moment… et de ne plus penser qu’à l’autre perspective. Attention de ne pas vous tromper de feuille !
Revenez à l’autre dessin, qui va peu à peu se charger de l’énergie mise précédemment dans le grandiose. Voyez qu’il peut aussi être très attractif. Prenez alors la décision d’arriver à le réaliser.
Mise en chantier
Vous allez atteindre ce but, c’est certain. A condition de canaliser votre énergie. Et pour ceci, vous allez noter au dos du dessin les trois choses suivantes :
ü ce que je vais réaliser dès demain, pour symboliser le premier pas en direction de ce but : …
ü ce que j’aurai réalisé dans un an pour arriver à mon but : …
ü ce que j’aurai réalisé dans trois ans pour arriver à mon but : …
Affichez ensuite votre dessin dans un endroit où vous le verrez souvent et facilement. Lancez-lui des pensées positives quand votre regard le croise.
Observez, de temps à autre et du coin de l’œil, comment votre Bourreau va tenter de procéder pour empêcher cette réalisation. Juste histoire de le stopper dès qu’il remontre son museau…
Voilà. Je vous souhaite liberté et joie de vivre !